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La question qui reviens souvent, surtout dans les TOCs mentaux, est de savoir comment identifier les obsessions d'autres pensées, qui bien sur elles aussi peuvent être difficiles à supporter....
Une chose très importante déjà est de bien comprendre que le sujet de l'idée n'a que peu d'importance, c'est la nature de celle-ci qui est pertinente...J'ai probablement rencontré des centaines de personnes atteintes de TOC et la diversité des obsessions est incroyable, elle recouvrent tous les thèmes, tous les sujets sans distinction. Le simple fait d'avoir peur de quelque chose même momentanément permet à la maladie, qui tel un montre intérieur à l’affût guette, de la transformer en obsession.
Ainsi on peut dire de l'obsession qu'elle possède plusieurs caractéristiques
- Premièrement celle-ci s'impose à notre esprit, avec un aspect très intrusif et reste quasiment constamment.
- Deuxièmement il est quasiment impossible de penser à autre chose contrairement aux ruminations qui parfois s'estompent pour un temps.
Ce qui est très important de comprendre c'est que la limite n'est pas clairement tracée car une rumination ou eu une pensée normale peut devenir une obsession très rapidement. Le trouble obsessionnel compulsif se sert de toute pensées, surtout si elle porte sur des sujets qui nous tiennent à cœur, pour nous tourmenter.
En fait, plus l'on tient à quelque chose, plus on l'aime plus la maladie s'en servira contre nous. Il est donc très important de comprendre ce fonctionnement et avoir conscience que nous ne sommes pas responsables de nos obsessions.
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Le TOC, une défense pire que le mal
Il est admis que que le TOC est un mal, un symptôme qui nous envahit jusqu'à devenir un ennemi intérieur, un enfer de la banalité et du quotidien...Je ne suis pas en désaccord avec cette vision des choses, d'un certain coté c'est terriblement vrai, mais je pense que c'est incomplet.
Pour bien comprendre votre maladie posez-vous la question : "à quoi peuvent bien me servir mes TOCs" ? La réponse est tellement évidente que nous passons parfois au travers, nous ritualisons pour lutter, pour circonscrire des obsessions, et que sont elles sinon une expression de notre angoisse? Alors bien sur le soulagement que nous éprouvons est très éphémère, et au final le cycle obsessif entretien notre mal-être.
Rappelez-vous les débuts de tout cela, au départ le toc ne vous as-t-il pas été utile? Ne vous en êtes vous pas servi, plus inconsciemment que volontairement pour lutter contre le stress, contre vos démons?Le TOC est un système de défense qui existe chez tout le monde (la plupart des gens font des petits rituels), qui chez certaines personnes dérape, part en roue libre, et deviens une maladie...une addiction. Je suis d'accord que cette vision du problème peut paraître un jeu de l'esprit, certains rétorqueront que ça n'apporte pas grand chose au sujet, or je pense au contraire que l'on touche un point critique de l'approche thérapeutique du TOC.
Car même si la Thérapie Comportementale et cognitive reste à n'en pas douter la pierre angulaire d'une amélioration rapide, une arme dont le malade ne peut pas se passer, on rencontre peu de rémissions totales, parfois certains malades peuvent se retrouver bloqués par l'angoisse même en ayant changés de nombreuses fois de thérapeutes.
Reussir à identifier ce que le toc aide à circonscrire est capital pour pouvoir adapter la TCC, voir utiliser d'autres thérapies complémentaires pour lutter sur plusieurs fronts. Par exemple personnellement, il est clair que ma gestion émotionnelle à toujours été très défaillante, et le TOC à une époque à été un mal utile qui m'a permis de faire face à certaines crises sans en subir sur le coup toutes les conséquences directes (mais à quel prix pour la suite!). Le travail sur mes émotions à été très bénéfique dans mon cas, j'ai pu clairement établir un lien avec la diminution des TOCs et bien sur de l' angoisse (qui sont intimement liés), mais encore faut-t-il identifier des pistes thérapeutique, ce qui est tout sauf évident.
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Combien de fois ai-je entendu cette question, groupe de parole après groupe de parole, permanence après permanence, discussions après discussion : "existe-t-il d'autre thérapies efficace pour le toc que les TCC?"
Combien de fois ai-je réfléchi à des réponses différentes? Car s'il est vrai que les thérapies comportementale et cognitives restent la principale réponse à notre maladie, qu'elles nous permettent de reprendre le contrôle de notre vie, tout n'est pas si simple.
Parfois l'angoisse est très forte, trop forte pour avancer dans cette voie, l'importance d'avoir un thérapeute de confiance est d'ailleurs particulièrement critique à mon sens. Mais il est des moments où cela ne suffit pas, où l'on stagne sans véritablement avancer, où il ne faut pas hésiter à ouvrir ses perspectives et considérer la maladie dans un ensemble plus global. Face à un courant trop fort on peut louvoyer et s'attaquer à l'angoisse de multiples façons, voir de manière indirecte.
Par exemple, nombreuses sont les personnes atteintes de TOCs ayant de réels problèmes d'ego, dans ce genre de cas on peut imaginer une thérapies sur l'estime de soi être un vrai plus. L'apprentissage de la gestion des émotions ou la méditation peut aussi améliorer l'état global, tout comme de nombreuses autres thérapies et techniques, permettant à terme d'avancer à nouveau sur la diminution des TOCs via les thérapies cognitives et comportementales.
J'ai eu personnellement des TOCs envahissants pendant des années, et les périodes où j'ai le plus progressé dans leur destruction ont été aussi celles où j'ai décidé de me prendre en charge pour d'autres problématiques. Dans mon cas le TOC représente une partie de mes névroses, surement la plus handicapante, mais pas la seule sur laquelle je puisse travailler, et à la lumière de mon expérience et des rencontres que j'ai pu faire, je puis affirmer que je suis loin, mais très loin d'être le seul.
Je ne dis pas que tout les malades de TOC souffrent et devraient travailler sur ses troubles associés, nous ne sommes pas tous taillés du même bois et je serais bien arrogant que d'affirmer cela, mais je pense qu'il est en tout cas intéressant de se poser la question. C'est aussi pour cette raison que je milite pour le rapprochement des associations de patients, car les troubles mentaux étant souvent co-morbides nous somme plus efficace ensemble face à la maladie.
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J'ai la chance de me sentir guéri des tocs
J'ai certes quelque restes, et d'autres problèmes auxquels je fait faces pour m'épanouir dans la vie, mais plus rien qui ne s'apparente à cet enfer obsessionnel. Je n'ai pas été "meilleur" ou plus "compétent" qu'un autre dans le soin de la maladie, j'ai la chance d'avoir une famille qui m'a soutenu, un travail au sein duquel être malade psychique n'est pas un problème majeur, de l'argent, et surtout une histoire personnelle sans réels heurts qui fait à mon sens qu'à la base j'avais plus de chances de m'en sortir que d'autres malades dont les vies ont été bien plus dures et complexes à gérer.On parle tant en ce moment de résilience, je ne sais pas exactement si j'ai bénéficié de cet effet tant à la mode, mais en tout cas une chose est sure : sur le papier j'avais tout pour m'en sortir, et c'est à mon avis ce qui a fait la différence. Ah et aussi surement une certaine pugnacité, je suis un type têtu ce qui m'a valu d'être persévérant, or les vérités dans le soins psychique sont parfois très simples : la pugnacité paye, si on ne guéri pas aujourd'hui ce sera demain ou après-demain.
S'investir dans l'associatif psychiatrique à été pour moi une suite logique...Soyons clair je pense que cet engagement était autant une thérapie guidée par un certain égoïsme que l'envie d'aider mon prochain, je suis juste un homme et pas un saint, et je pense clairement qu'il est tout aussi légitime pour un malade amélioré de juste vivre sa vie le mieux possible, quelque part on à tellement souffert que c'est mérité.
En tout les cas à mon expérience du patient s'est ajouté celle de bénévole dans le milieu associatif psychiatrique, et j'ai envie de dire qu'a mon indignation quant à la mauvaise qualité du soins psychologique en France s'est ajouté une incompréhension face à l'absurdité du système en lui même.
Aujourd'hui la France est remplie de personnes de bonne foi voulant faire progresser l'efficacité des soins, mais aussi de médecins, soignants, ou administratifs carriéristes. D'autres ont juste un esprit fermé et refusent de voir plus loin que ce qui leur à été enseigné, or dans une discipline si jeune que la psychologie c'est pour moi à non sens.
Tout ceci est entretenu par un système incompréhensible du commun des patients, à tel point que nous bénévoles sommes obligés de tenir des permanences pour accueillir les malades et leur expliquer comment s'orienter pour être correctement soignés, et parfois nous nous perdons nous même dans les méandres d'une organisation inutilement complexe.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne prétend pas détenir la vérité ni les solutions miracle, mais je tente de me poser les bonne questions et d'avoir l'esprit ouvert vers un seul but : mieux soigner les malades psychiques.
Depuis le temps que j'arpente le milieux psychiatrique, en tant que malade ou bénévole associatif, j'ai rencontré des centaines de personnes atteintes de tocs, de toute sortes, de toute intensités, de toute origines. J'ai été bouleversé par tant d'entre eux, par la force incroyable qu'il dégagent si souvent et l'énergie qu'il investissent pour seulement vivre "à peut près", ou même survivre. J'ai aujourd'hui un puissant besoin de parler de tout ça, j'ai l'impression de leur devoir cela, de me devoir cela...
J'ai envie de m'exprimer sur le sujet, de proposer des idées, de rapporter celles qui me paraissent pertinentes dans le paysage psychiatrique actuel. Je veux participer à l'information des patients, à la réflexion générale, que j'ai envie de commencer avec vous maintenant, en créant ce blog....
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